Cours Particuliers … Particuliers, Et Un Gâteau. 2Ème Partie

""Un gâteau se prépare. Une histoire avance, doucement.
Elles se taisent, attendent. Elles ont vu les yeux se gonfler, un poignet venir frotter le nez.

- J’aimais pas ma mère … c’est comme ça … j’étais jeune … je me rendais pas compte …""

Deuxième cours.
Le lendemain, le soleil de juin avait remplacé la pluie quand Laetitia a quitté la boulangerie pour aller prendre son cours de français. Elle avait prévenu sa mère de son intention de faire des courses avant de rentrer. Au fond de son sac, elle avait rangé son porte-monnaie et avait noté sur une feuille les mensurations relevées sur les étiquettes de ses vêtements, une petite liste de ce qu’elle comptait acheter.

- Bonjour Laetitia, entre.
- Bonjour.
- Donne ta veste, je vais la suspendre là, il fait chaud, chez moi. Suis-moi … J’ai vu hier que tu avais fait un effort … pour ta tenue, je veux dire … c’est bien ! mais je vois aujourd’hui que tu n’as rien changé ! c’est moins bien ! Enfin … installe-toi ! J’espère au moins que tu n’as pas « tout » gardé de ce que tu portais hier … As-tu préparé le résumé de texte ?
- Euh … oui, j’ai fait …
Elle a jeté un coup d’œil sur la première des feuilles que Laetitia avait sortie de son sac, l’a posée hors d’atteinte en bout de table :
- Ah ! Je doute que ce soit ça ! … oui, voilà … commence donc à lire le chapitre suivant pendant que je regarde !

Comme la veille, elle s’est installée sur le canapé de l’autre côté de la grande table, et a croisé les jambes pour lire le travail de Laetitia.
Elle a remarqué que Laetitia serrait les genoux, en appui sur la pointe de ses pieds calés sur les pieds de la chaise.
Elle-même portait une ample robe d’intérieur ramenée d’un séjour au Maroc dont elle savait que la fente latérale découvrait en partie ses jambes et que l’amplitude du col rond offrait une vue plongeante sur son corps si toutefois elle se penchait en avant, comme elle l’avait vérifié plus tôt en choisissant sa tenue.


- Quelle orthographe ! Tu aurais pu faire un effort ! C’est navrant !
Tout en lisant, elle surveillait Laetitia de brefs coups d’œil, la surprenant deux ou trois fois à la regarder à la dérobée.
- Concentre-toi donc, au lieu de me regarder ! Pour ta gouverne et comme tu l’as sans doute constaté, je ne porte pas de bas aujourd’hui ! Et comme tu m’as gentiment informé en partant l’autre jour que je t’avais choquée de mon absence de dessous, sache qu’aujourd’hui j’ai mieux protégé ma pudeur, bien que par ailleurs,je n’en vois pas la nécessité entre femmes ! Travaille ! J’ai bientôt fini ! Et cache ce sourire s’il te plaît ! Tu as fini ?
- … pas encore … 2 pages …
- Laetitia ?
- Oui, Madame ?
- Au cas où tu ne t’en serais pas rendu compte, tu te contrôles moins bien quand tu es attentive à ton travail … et donc aujourd’hui … tu as une culotte blanche ! et sache que moi, ça ne me dérange pas …
Elle a repris sa lecture en souriant en voyant sous la table les deux genoux de Laetitia se plaquer brusquement l’un à l’autre. Quelques minutes plus tard, elle a vu les genoux s’écarter un peu, et a cru deviner que ce mouvement n’avait rien de naturel.
Elle s’est assise à côté d’elle pour corriger son premier travail. Penchée vers elle, elle a pu constater à plusieurs reprises que son décolleté plongeant n’était pas passé inaperçu. Elle s’est abstenue de tout commentaire, faisant semblant de ne pas remarquer les bredouillements et la rougeur qui envahissait les joues et le front de Laetitia.
Au prétexte de se saisir de la feuille écartée plus tôt sur la table, elle s’est un instant levée et a tendu le bras, a tourné la feuille vers elle avant de s’en saisir, puis feignant de s’apercevoir de l’ouverture de sa robe, l’a plaquée d’une main sur sou cou.
Laetitia a été doublement troublée : d’abord de voir par l’échancrure de la robe l’éclat noir d’un slip en dentelle entre les seins nus, puis de constater que c’était la feuille où elle avait noté ses mensurations et ses projets d’achats qui était la source de cet intérêt soudain.

- Laetitia … comme tu as souvent un œil qui traîne … quelle couleur ?
- … noire …
- Bien !

Elles ont travaillé jusqu’à 15h30. Pendant que Laetitia rangeait ses affaires, elle s’est mise à étudier la feuille soigneusement conservée à côté d’elle :
- Bien ! Que signifie cette feuille au milieu de tes cours Laetitia : 3C noirs 40 - coll.- 2sg noirs 100C- pant - tish ?
- … c’est … pour moi.
- Explique-moi.
- Pour acheter … des habits. Je dois faire des courses.
- Pour toi ? Je crains qu’il n’y ait des erreurs, si toutefois j’ai bien décodé. Lève-toi … allez, n’aies pas peur ! tourne-toi et soulève ton sous-pull … allez, laisse-moi vérifier ! … c’est pas possible d’être aussi empotée !
Elle a fini de soulever elle-même le sous-pull de Laetitia dans son dos et a tourné dans ses doigts l’attache du soutien-gorge.
- Mmm … 100C … Tourne-toi, fais toi voir !
Quand Laetitia lui a fait face, elle soulevé le sous-pull au-dessus de ses seins :
- Mais non ! C’est bien ce qu’il me semblait, tu t’en rends bien compte, tout de même, les bonnets sont trop petits, et encore, celui-là n’a pas d’armature … Tu comptais acheter, comme ça ? … tsss … et je parie que le 40, c’est pareil !
D’un geste autoritaire, elle a abaissé la fermeture éclair de la jupe sur la hanche de Laetitia, et l’a faite pivoter. Elle a cherché l’étiquette de la culotte dans le dos, sur la couture d’une hanche puis l’autre :
- Bon, je ne sais pas où tu as vu une étiquette 40, mais il n’y en a pas sur celle-là ! Viens !
Laetitia a voulu remonter la jupe qu’elle avait retenue de justesse d’une main avant qu’elle ne tombe à ces pieds, mais une petite tape sur ses doigts la lui a faite lâcher.
- Tu comptais aller où, pour tout ça ?
- … aux Galeries …
- Bon ! Allez, avance !
En la poussant d’un doigt dans le dos, elle l’a amenée jusqu’à sa chambre et l’a plantée devant les miroirs des deux portes centrales de l’armoire.

Elle a sorti d’un tiroir un assortiment de culottes qu’elle a posées sur le lit, cherchant les étiquettes, en a tendue une à Laetitia :
- Essaie celle-ci, c’est du 40, tu verras bien.
Laetitia a tendu la main par réflexe, et a pris le slip de nylon rouge dans sa main.
Elle restait figée, interdite, sans réaction. Elle se sentait perdue, bousculée, totalement dépassée.

Elle ne se montrait plus en sous-vêtement devant sa mère depuis sa puberté, se changeait dans les toilettes de filles pour les cours d’EPS au Lycée, et aujourd’hui elle se retrouvait en petite culotte devant son professeur de français.
Elle savait qu’elle n’allait pas s’enfuir, qu’elle allait obéir à cette femme qui la fixait sans ciller, parce qu’elle lisait cette certitude dans ses yeux à elle, qu’elle se sentait incapable de résister à cette certitude.

- Eh bien ! On ne va pas y passer l’après-midi !
Elle s’est tournée pour enlever sa culotte, a croisé le regard de Maryse dans les miroirs de l’armoire. Elle a plaqué ses deux mains jointes sur son ventre dans un réflexe pour cacher sa toison sous ses doigts et le slip de nylon rouge qu’elle froissait de son poing.
Maryse a tendu la main vers la culotte blanche à ses pieds, a baissé un instant les yeux pour en exposer l’entrejambe et en retrouvant le regard de Laetitia dans le miroir, l’a portée contre son visage :
- Eh bien ! Ça t’arrive souvent ?
Au regard d’incompréhension, elle a ajoutée :
- Est-ce que tu es souvent mouillée entre les jambes ?
Laetitia a piqué un fard en se détournant, n’a su produire qu’un petit haussement d’épaule.
- Tu te touches ?
- …
- Arrête de frotter cette culotte sur ton sexe ! Touche avec tes doigts !

C’était tellement irréel … Elle était privée de tout jugement par cette voix ; son professeur ; sa nudité ; ce corps reflété dans le miroir qui lui était presque étranger.
Elle a fait ce qu’elle lui demandait, a passé ses doigts entre les lèvres de son sexe, l’a senti humide et collant.


- Fais voir ta main !
Maryse a frotté ses doigts des siens, puis a essuyé ses doigts sur la culotte :
- Tu n’as jamais touché ton sexe quand il est dans cet état ?
- … non …
- Je te parlerai de ça une autre fois ! Essaie ce slip, maintenant !
C’était comme une délivrance après l’étrangeté des questions.
- Bon ! tu sens bien qu’il te faut la taille au-dessus ! De toute façon, on n’achète jamais de vêtements sans les essayer, Laetitia ! Il y a des cabines d’essayage, pour ça ! Veux-tu que je t’accompagne ?
Elle n’imaginait en aucune façon devoir se déshabiller dans un magasin. Les seuls essayages qu’elle ait jamais faits se déroulaient à la réception d’un colis, dans sa chambre, les articles trop grands ou trop petits étant renvoyés.
- Eh bien ?
- … oui …
- Bon ! enfin une réponse ! Enlève ce slip et remets ta culotte. Je vais me changer.
Maryse s’est levée et dans le même mouvement a enlevé sa robe d’intérieur, très naturellement, sous le regard ébahi de Laetitia qui l’a regardée enfiler un chemisier sur ses seins nus, puis une jupe, les yeux écarquillés d’étonnement.
- Tu vas sortir comme ça ?
Tant elle était étonnée, Laetitia en avait oublié de remettre sa culotte.
- Il faudra aussi faire quelque chose pour ça ! C’est pas très joli !
- … quoi ?…
- Ces poils ! C’est disgracieux, non ? Tu ne les as jamais coupés ?

Laetitia se sentait bizarrement flattée, de la nudité partagée, du ton naturel de Maryse pour ce qu’elle-même considérait comme des choses dont jamais il ne fallait parler ; Maryse entrebâillait pour elle une porte interdite, fascinante ; elle était un peu effrayée, oppressée ; mais attirée ; diablement attirée.
Jamais elle n’aurait eu cette conversation avec sa mère, jamais elle n’aurait voulu l’avoir. La seule connaissance qu’elle avait des sous-vêtements qu’elle portait, s’était pour les avoir vus dans la corbeille à linge ou sur l’étendoir que sa mère mettait dans la resserre, à l’abri des regards. De tout temps sa mère lui avait interdit l’accès à la salle de bains quand elle faisait sa toilette, et elle faisait de même.
Voir sa prof, sa prof !, nue, ou presque, parler avec elle de ses poils pubiens, de cette curieuse chose visqueuse qui mouillait parfois son sexe, était … grisant !
Elle n’avait su quoi répondre, n’avait pas osé, n’avait pas trouvé les mots quand Maryse lui avait demandé si elle touchait son sexe. Pourtant, oui, elle avait déjà était humide comme maintenant, avait éprouvé une sensation curieuse dans le ventre en y posant sa main.

- … une fois … à cause de mon maillot, pour la piscine …
Elle avait suivi Maryse à l’entrée de la salle de bains où elle se recoiffait devant le miroir au-dessus du lavabo.
- Tu avais tout coupé ?
- Non … sur les côtés … pas …
- Pas quoi ?
- … comme vous …
- Va remettre ta jupe, je suis prête, on va y aller. Va !


Elles se sont assises face-à-face dans le bus. Laetitia a vite remarqué que son voisin s’intéressait beaucoup aux jambes que Maryse croisaient et décroisaient. Elle aurait voulu le lui dire, mais a dû attendre leur arrêt :
- Le monsieur, il regardait vos jambes.
- Je sais. Tu crois qu’il les trouvait à son goût ?
- Je sais pas …
- Pour le savoir, il faut regarder la bosse de leurs pantalons ! C’est comme ça qu’on sait ! Et arrête de rougir pour un oui ou un non, c’est lassant !

Maryse l’a entraînée dès leur arrivée vers le rayon des sous-vêtements :
- Non, pas de fantaisie ! N’oublie pas que c’est ta mère qui va les laver !
Elle a choisi un seul modèle, et l’a entraînée vers les cabines d’essayage. Une nouvelle fois elle a dû se dévêtir sous les yeux de Maryse, en a été moins gênée cette fois. Elle aurait préféré bien sûr qu’elle referme le rideau, mais n’a pas osé le lui dire. Elle avait bien choisi les tailles ; le slip noir et le soutien-gorge assorti lui allaient bien tous les deux. Elle était un peu gênée par la taille basse et l’échancrure dans les aines du slip mais elle appréciait son image dans le miroir :
- Tu veux les garder sur toi ?
- On peut ?
- Bien sûr … ne bouge pas ! … Mademoiselle ? … elle voudrait les garder sur elle, c’est possible ?
- Oui, bien sûr ! Mais je dois enlever les marqueurs. Vous voulez bien me confier les articles, mademoiselle ?
Au regard de Maryse, elle a compris qu’il n’était pas question de fermer le rideau, et quand elle a été nue, son slip et son soutien-gorge à la main, Maryse n’a pas fait un geste pour prendre les articles qu’elle lui tendait. Elle restait immobile et les bras croisés au milieu de l’allée séparant les cabines d’essayage, se contentant de la regarder fixement, sourcils levés.
D’une voix mal assurée, Laetitia a elle-même rappelé la vendeuse et lui a tendu les articles. Maryse souriait.

Laetitia a quitté le magasin avec deux ensembles slip et soutien-gorge identiques, une robe chasuble rouge et grise, une jupe noire et deux paires de collants. Elle portait fièrement ses paquets, se moquant bien que toutes ses économies aient disparues en si peu de temps.
Maryse aussi avait fait quelques achats.

Ce soir-là, les soirs suivants, Laetitia passait plus de temps devant le miroir en pied de son armoire. Le regard de Maryse, celui de la vendeuse, lui donnait une curiosité différente d’elle-même. Toujours quand elle s’observait, prenait des poses, elle portait sur elle ses sous-vêtements tout neufs.
A chaque fois, son image pour un peu, un regard étranger imaginaire par beaucoup, provoquait cette réaction étonnante à laquelle elle n’avait pas réellement porté attention jusque là, cette humidité qui envahissait son sexe accompagnée d’une tension, d’une lourdeur, au creux du ventre, tâchait d’une humeur blanchâtre le fond de ses culottes.

Bien sûr elle avait dû montrer ses achats dès son retour à mère, qui avait ouvert les paquets derrière son comptoir, soulevant à deux mains la robe devant elle pour en apprécier l’effet, peut-être, plus certainement pour montrer aux deux clientes qui étaient là combien sa fille avait bon goût.
Elle s’est enfuie dans la cuisine en raflant ses achats d’une main, et en la fusillant du regard quand elle a levé devant elle l’un des soutien-gorge :
- Eh bé ! c’est pour ton petit copain, ça ? … éh ! où tu vas ? j’ai pas tout vu ! reviens !
Les trois premiers jours, elle n’a porté pour aller au Lycée que ses vêtements neufs. Le mardi, pour la première fois, elle s’est changée pour le cours d’EPS dans le vestiaire en même temps que ses camarades, guettant leurs regards, un peu déçue du peu d’intérêt soulevé. Elle, observait les autres, se comparait à elles.


""La crème d’amande est prête. Deux ou trois ont trempé un doigt pour goûter.
Le four est chaud ; maintenant, il n’y a plus qu’à attendre. Nettoyer, ranger, écouter.

- Moi je sais plus à quel âge j’ai fait … ni comment c’est venu … combien de temps tu le mets ?
- 25 minutes, et puis on verra … moi, c’est elle qui m’a montré …
- Tu veux du thé ?""


Maryse n’est pas sortie le samedi soir. Elle ne sortait jamais le week-end ; trop de monde. Et elle pensait à Laetitia. A une suite. Elle s’interrogeait sur la suite. Parce que rien n’était prémédité jusque là, et elle n’aimait pas l’imprévu. Parfois ça dérapait un peu, et toujours elle s’en était sortie. Mais cette situation, Laetitia, c’était nouveau, un terrain inconnu. Elle a songé à tout arrêter … mais a commencé à faire des plans, à imaginer les étapes suivantes.

Troisième cours.
Pour aller prendre son cours le mercredi après-midi, Laetitia ne portait sur elle que des habits qu’elle avait achetés le samedi. C’était entre tous ceux qu’elle préférait, et elle pensait ainsi remercier son professeur de l’avoir aidée à les choisir. Après avoir travaillé un long moment ensemble, Maryse lui a demandé de rédiger un résumé de texte et est allée s’installer sur le canapé.
- Tu aimes bien tes nouveaux vêtements ?
- Oui.
- Tu sais que tu ne peux pas porter que ceux-là ! Il faut changer, de temps en temps, d’autant que ces collants sont fichus, tu les as filés ! viens ici ! Montre-moi ça ! … Comment tu as fait ton compte ?
- … c’est dans la machine à laver …
- Pourquoi tu n’as pas mis l’autre paire ?
- Elle est au linge sale …
- Comment tu t’y prends pour qu’ils aient besoin d’être lavés si souvent ? tu es allée courir dans la boue, comme une gamine ?
Laetitia détournait le regard, mal à l’aise.
- Donne-le, il n’a pas filé trop haut ; avec du vernis à ongles on peut arrêter ça ! c’est pas miraculeux, mais on peut essayer … allez, donne !
Laetitia s’est reculée jusqu’à la table et a glissé les mains sous sa jupe, et a posé sur le dos d’une chaise le slip qu’elle venait d’enlever.
- Attends ! Mais … Laetitia ! C’est dessous, le slip ! pas dessus ! A quoi tu penses ? Enfin ! Allez, enlèves ton collant, maintenant !
Elle lui a pris le collant des mains et a glissé sa main à l’intérieur de la jambe maillée , écartant les doigts pour évaluer les dégâts :
- Bon … il est foutu ! ça servirait à rien !
En retirant la main, elle a remarqué la trace blanchâtre à l’entrejambe :
- Tu l’as lavé quand ?
- Hier …
- Et ça ? c’est aujourd’hui ?
- …
- Décidément, on dirait que ça t’arrive bien souvent ! … Tu es mouillée en ce moment ?
Laetitia détournait la tête.
- Eh bien ! Tu es mouillée ou non ?
- Je sais pas …
- … « je sais pas » … viens ici ! défais ta jupe ! … mais non, pas en vrac par terre ! mets-la sur une chaise ! … viens ici ! … ah, je t’avais dit que je m’occuperais de ça … ils sont trop longs, tes poils ! Ils dépassent pas de ton slip, sur les côtés ?
- … un peu …
- Tu devrais les raser … c’est pas joli … à moins que ta mère ne veuille pas ?
A l’air surpris de Laetitia et à la brusque rougeur de ses pommettes suite à cette remarque sur sa mère, Maryse a insisté :
- Elle ne te l’a pas dit quand elle t’as vue avec ce slip ? que ce n’était pas très joli ?
- Elle m’a pas vue !
- Mais, je sais pas … dans ta chambre où dans la salle de bains … vous vous croisez bien tout de même !
- Non !
- Jamais ?
- Non !
- Ah ! … je suis la seule à t’avoir vue nue ?
Elle a ajouté avec un petit rire :
- Et la vendeuse des Galeries, samedi … que nous ? Vraiment ?
- Oui !
- Bon … en attendant, tu es mouillée en ce moment ? dis-moi …
Comme elle l’avait fait le samedi, Laetitia a passé un doigt dans la fente de son sexe, et très naturellement, comme une évidence pour elle, a tendu le doigt vers Maryse, qui a pris sa main dans la sienne, et sans la quitter des yeux, a levé la main vers sa bouche, a pris le doigt entre ses lèvres :
- Goûte toi aussi ! … allez …
Laetitia a mouillé encore son doigt dans son sexe et a goûté sur le bout de son doigt la liqueur blanche et épaisse qu’elle avait prélevée.
- Tu te donnes du plaisir, Laetitia, quand tu es mouillée comme ça ?
Elle connaissait déjà la réponse, mais les sourcils froncés de Laetitia et son air d’incompréhension ont confirmé ce qu’elle pensait.
- Prends le dictionnaire sur la table ! … cherche « masturbation »… lis !
- … « attouchement des parties génitales destiné à procurer le plaisir sexuel » …
- Il y a autre chose ?
- Après ? … masturber : « se livrer à la masturbation sur quelqu’un » … « sur soi-même » .
- Bien ! Donne-moi une feuille de papier et un stylo … je vais te faire une liste de mots. Pour la prochaine fois, tu noteras la définition de chacun. Approche une chaise !

Elle l’a faite s’asseoir face à elle, les fesses au bord de la chaise. Laetitia était mal à l’aise. Elle serrait les genoux et gardait les mains croisées sur ses jambes. Elle a attendu que Maryse finisse de noter une série de mots, puis pose la feuille à côté d’elle.
- Veux-tu que je t’explique, Laetitia ?
Laetitia tremblait un peu, ses doigts blanchissait tant elle les serrait. Elle a hoché la tête.
- Je veux bien t’aider … mais tu te rends compte que ce sera un secret entre nous, n’est-ce pas ?
Une nouvelle fois elle a hoché la tête, avec plus d’énergie et un éclair dans les yeux. Cette idée de secret avec sa prof lui plaisait, la rassurait, même. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, et ce que serait ce secret, mais sentait depuis déjà un moment la même tension et la même chaleur au creux du ventre que ces derniers jours. Par contre elle ne s’attendait pas du tout à voir Maryse basculer sur le canapé en appui de ses épaules au dossier et relever sa jupe autour de sa taille, puis faire glisser son slip sur ses cuisses, l’enlever complètement.
- Ecarte les jambes … et fais comme moi ! les mêmes gestes !
Maryse s’est appuyée au dossier et a ouvert ses jambes, exposant à Laetitia son sexe nu. Elle est restée immobile un long moment, les yeux fixés sur les yeux de Laetitia, dont le regard allait du sexe de Maryse à ses yeux, redescendait vite sur le sexe, à la fois pour échapper au regard et pour satisfaire sa curiosité. Elle gardait les jambes serrées et les mains crispées.
De l’index et du majeur de sa main gauche largement écartés, Maryse maintenait ses lèvres ouvertes, étirées très haut. Elle attendait. Ne prononçait pas un mot. Gardait les yeux rivés aux yeux de Laetitia qui semblait hypnotisée, ne levait plus les yeux.
Comme au sortir d’un rêve éveillé, Laetitia a eu un long frisson, a croisé le regard de Maryse et sa bouche s’est étirée plus d’un rictus nerveux que d’un sourire :
- Pardon, pardon, je …
Avec un soupir oppressé, elle s’est appuyée au dossier de sa chaise et a écarté les cuisses, a ouvert son sexe d’une main.
Pendant dix minutes, respiration hachée, oppressée, elle a imité en tout Maryse, maladroitement.
Elle savait éprouver une chose nouvelle, voulue, fermait parfois les yeux en sentant une chaleur l’envahir, tremblait, se savait au bord, juste au bord, de quelque chose désiré et inconnu à la fois ; et inaccessible. Son sexe au début inondé comme jamais devenait brûlant et sec, rendant ses gestes plus frénétiques et douloureux. Elle ne renonçait pourtant pas, imitait Maryse qui continuait inlassablement, variant son rythme.
Laetitia était en larmes quand Maryse s’est enfin arrêtée.

Maryse s’est redressée et a caressé sa joue, geste furtif vite interrompu. Elle a rabaissé sa jupe sur ses jambes en se relevant :
- Rhabille-toi, maintenant ! ça aussi était une leçon … Pour réussir, il faut répéter, répéter encore !
Elle a quitté le salon pendant que Laetitia se rhabillait. Elle lui a tendu en revenant un petit rasoir à main à manche plat :
- Tu feras ça chez toi ! On se voit samedi ? 14h00 ?


""La sonnerie du four a troublé le lourd silence autour de la table.
Une avait resservi du thé, une autre avait tendu un mouchoir, regard baissé. Depuis quelques temps déjà le doux cliquetis des aiguilles à tricoter s’était interrompu, mains immobiles au-dessus du tablier à carreaux.
- Donne un couteau, s’il te plaît. Je vais voir s’il est cuit.
Le gâteau à la frangipane a été coupé en dix. Avec l’odeur chaude d’amandes et le bruit des cuillères, les sourires sont revenus.
Elles ont mangé, presque en silence, il ne fallait rien troubler, attendre, personne ne voulait couper le fil fragile. Elles ont poussé leurs assiettes vers le milieu de la table.

Elles attendaient, sans impatience …""

(à suivre)

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